Artistas extranjeros, 1944-1968
Cette exposition explore la contribution d’artistes étrangers qui, après la Seconde Guerre mondiale, travaillaient à Paris, une ville qui conserve encore une certaine aura autour de son incarnation moderne mythique en tant que «Ville lumière» au 19ème siècle. À cette époque, Paris, qui se reconstruisait politiquement, socialement et économiquement après la guerre, tentait de redonner vie à l’ancienne image de «l’École de Paris», qui s’était toujours appuyée sur la contribution d’artistes émigrés pour développer un discours moderne. Paris était considérée comme un lieu de liberté, où les personnalités et les identités individuelles étaient autorisées, encouragées et également mesurées méticuleusement selon une forme de contrainte cartésienne.
Cette vaste exposition collective reflète la vitalité et la vivacité de la scène artistique dans toute sa complexité, illustrant les différentes tendances créatives qui se sont manifestées dans la ville, à l’intérieur et à l’extérieur de l’École de Paris, à une époque de vif débats politiques, tenue en toile de fond la nouvelle scène mondiale ouverte par la guerre froide. Dans un large éventail de domaines artistiques – de la peinture à la sculpture en passant par le jazz, la littérature et le cinéma – les artistes étrangers ont fait face à une tension croissante en apportant leurs approches et leurs espoirs au milieu parisien dans le but de se connecter à la tradition du modernisme international sans perdre saisir leurs propres identités culturelles.
Le pluriel de ces approches, points focaux et médiums est inscrit dans l’exposition, ce qui permet de redécouvrir et de dialoguer avec de nombreuses œuvres longtemps oubliées par une partie importante de l’histoire de l’art. En organisant les salles dans l’ordre chronologique, l’exposition permet au spectateur de discerner les discours changeants au fil des ans et les réactions des artistes aux tendances ou aux pressions politiques parisiennes, ainsi que la composition changeante de l’environnement culturel à la lumière des événements historiques. Les artistes américains, par exemple, ont afflué à Paris à la fin des années 1940 et dans les années 1950 pour deux raisons principales: premièrement, le G.I. Bill, qui a financé les études d’anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale dans des écoles d’art renommées telles que les ateliers Fernand Leger et André Lhote ou les écoles Académie Julian et Grande Chaumière; deuxièmement, la pression de laisser derrière lui un pays réactionnaire et souvent raciste, contrôlé par Joseph McCarthy et doté de politiques répressives. D’autres, parmi lesquels un groupe considérable d’artistes latino-américains, sont arrivés encouragés par les subventions et l’aide du gouvernement français alors qu’ils cherchaient à améliorer leurs horizons professionnels dans un lieu qui restait un point de référence et une source de stimulation pour l’art moderne, propice à l’expérimentation et au débat, tant artistique que politique.
Jack Youngerman était présent avec une peinture dans cette exposition car à Paris durant cette époque grâce à une G.I. Bill.